Chez X le sanguinolent !

Un garde à l'air sinistre pénètre dans la taverne, rapidement suivi par deux de ses congénères. Les trois hommes, costauds selon les critères généralement admis, laissent leurs armes bien en évidence. La triste notoriété de l'établissement n'y étant sans aucun doute pas pour rien. Le groupe ne s'attarde d'ailleurs pas bien longtemps, juste le temps d'accrocher au mur une missive frappée du sceau royal.

Aujourd'hui quatre joueurs sont à peu près opérationnels et deux autres en cours de finalisation. Avec deux ou trois autres intéressés que je viens de relancer nous sommes assez pour lancer la campagne dimanche après-midi ou lundi, selon mon état de fatigue après ma nuit de jeu de rôle

Ce n'est que plusieurs minutes après leur départ que Nomin se décide enfin à lever les yeux du dessin qu'il a presque terminé.

L'œil vif et brillant d'une intelligence surhumaine balaye rapidement la salle. Des tueurs à gage sur sa droite discutent tranquillement mais ne devraient pas tarder à s'entretuer pour savoir qui passera le premier sur la petite dernière du patron de l'auberge, officiant comme serveuse le jour et comme fille de joie le soir. Plus loin sur sa gauche, de petits truands jouent au dé tout en sirotant un peu de pisse de Bayle. Les habitués, accoudés au comptoir, sont à l'affut de toute occasion. Le point commun de toutes ces personnes : ils sont armés jusqu'aux dents.

Simplement équipé de quelques crayons et d'un large cahier à dessin, Nomin observe tout ce petit monde, un large sourire aux lèvres.

Dans un souffle, avant de reprendre les finitions de son dessin.

- Faîtes entrer les lions dans l'arène...

Devant lui, un verre d'hydromel qu'il n'a toujours pas touché, repose tranquillement.